L’idée d’un film sur le snowboard et l’atmosphère qui entoure les journées de ride a germé dans la tête de Lionel Moerch en novembre 2019. Il partage l’idée avec Maveric Rial qui se joint au projet dès les premières secondes. Équipé de sa fameuse « Dad Cam », une vieille caméra des années 2000 qu’il est facile de garder sur soi, Lionel filme les moindres moments passés sur les différents spots pour nous partager le déroulement d’une journée de street, entre chutes, blessures, amour du béton et persévérance.
Au départ, le team West devait se rendre en Macédoine mais malheureusement le plan tombe officiellement à l’eau 9 jours avant le départ. En express, Lionel et Maveric ont tout dû réorganiser pour profiter au maximum de leurs jours de congé qui avaient été posés depuis plusieurs semaines. Une nouvelle destination, un nouveau photographe et un nouvel accompagnant: ça sera le Canada, à Montréal avec Mathieu Guery pour les images, un gars quasi inconnu des deux riders, passionné d’analogique et dont un seul message sur Instagram a été suffisant pour le convaincre, ainsi que Vincent Bapst qui fit office de guide pour le trio.
Après plusieurs heures de vol, Lionel et son équipe arrivent à Montréal le soir du 2 février 2020 et commencent les repérages dès le lendemain matin. Le froid extrême et la réputation de la ville dans le monde du street ne jouent pas forcément en leur faveur. En effet, la police locale sait exactement ce que des jeunes équipés de snowboards et de pelles sont venus faire. Souvent, ils ont dû abandonner le spot ou revenir plus tard, parfois de nuit pour avoir les images nécessaires comme lorsque après de longues négociations avec les agents de police, ils se sont résignés à revenir après 21h. Tout ça pour voir Maveric rentrer son trick en moins de 30 minutes, tout en se cachant à de nombreuses reprises lorsqu’une voiture approchait.
D’autres belles histoires sont venues compléter cette semaine de ride au Canada, notamment lorsqu’une tempête a frappé le pays alors qu’il ne leur restait qu’un seul jour pour shooter. Tous les spots ont été recouverts de neige à l’exception d’un bâtiment d’une dizaine de mètres de haut. Lionel décide de se lancer mais la police l’en empêche à nouveau, au dernier moment. Plus que dégoûtés et conscients que le voyage ne peut pas se terminer ainsi, Lionel et Maveric décident d’y retourner le lendemain, juste avant d’embarquer pour leur retour en Suisse. À 7h, lorsqu’ils arrivent sur le spot, d’autres agents sont présents et durant les négociations, Lionel décide de se lancer et pose son trick devant les 2 policières et leur voiture gyro allumés. Tout est dans la boîte, ils peuvent rentrer serein à la maison.
À leur retour, Lionel et Maveric continuent de filmer en Suisse accompagnés de Fred Couderc et Pierre Clivaz, notamment à la Chaux-De-Fonds, une sorte de Mecque du street en Suisse. Une ville qui leur a aussi offert son lot d’anecdotes. Un vieillard qui frappe Maveric parce qu’il a osé empiéter sur son chemin privé pour prendre son élan, un chef d’entreprise qui leur offre la possibilité de shooter des images depuis l’intérieur du bâtiment et leur met à disposition le matériel dont ils ont besoin pour leur drop in, une caméra explosée par Maveric en voulant célébrer un trick réussi. Autant d’histoires qui font la magie de cette aventure qu’a été le tournage de « JOURNAL ».
Malgré une année 2020 minée par une pandémie mondiale, Lionel a su en tirer le maximum et s’estime aussi particulièrement chanceux. Entre un voyage au Canada seulement 3 semaines avant une fermeture complète des frontières, 2 mois de congé forcé qui lui ont permis de passer du temps sur l’édit du film et une avant-première lors du dernier week-end d’ouverture des établissements en Suisse, le timing semble avoir été parfait.
Rendez-vous cet automne pour le Volume 2.
photo : Mathieu Guery, Kuno Egli, Antoine Beguelin